« Je ne pourrais jamais dormir… Ces femmes… Toutes les mêmes. Toujours trop sensibles. Toujours en train de se plaindre, de pleurer. Toutes sauf… Sauf elle. Elle, cette fille. Elle n'est pas une fille comme les autres. C'est LA fille. Bluèen, une véritable gamine, une petite naïve à la fois forte et faible. Comment avais-je pu? Je déteste l'aimer. Comment est ce qu'on peut perdre la maîtrise de soi à ce point ? Je n'ai jamais voulu avoir de sentiments pour elle. A aucun moment je ne me suis laissé aller. Je n'ai jamais fait que l'insulter, que la regarder d'un air méprisant. Parce qu'elle mérite d'être méprisée. A quel moment ais-je commencé à aimer son visage ? Quand ais-je commencé à détailler ses mimiques ? Depuis quand ? Ça me torture… Quand bien même je voudrai la haïr, je ne peux pas… Quand je la vois je ne peux pas m'empêcher d'avoir envie… Envie de la toucher, de sentir sa peau… Alors même que je me moque d'elle ouvertement, quand elle baisse les yeux et qu'elle rougit… J'ai envie de la mordre. Comment ais-je pu tomber aussi amoureux ? Tout ce qu'elle me fait ressentir… J'ai envie de la gifler à chaque fois que je la vois… Pour la punir de ce qu'elle provoque en moi. Elle n'a aucune idée, aucune, de ce qu'elle me fait. Elle ne sait pas à quel point elle me fait souffrir. A quel point je l'aime. Tout ce désir… Comment puis-je désirer une femme aussi sale ? Et puis… Qu'est ce qu'elle ressent pour moi elle ? Elle me déteste. Elle ne déteste personne plus que moi. Je la répugne. Quand elle pose ses yeux sur moi, je peux voir que je lui donne envie de vomir. Et ça me donne envie de rire. De la toucher alors qu'elle n'a pas envie. J'ai l'impression d'avoir une emprise sur elle. Oui, je pense préférer sa haine plutôt que d'oser songer qu'elle puisse m'ignorer totalement. Et plus elle me crache ses mots au visage, plus est en colère contre moi, plus je la veux. Je veux la posséder… Elle me rend… Complètement fou. Et pour l'avoir à moi maintenant… Pour pouvoir la toucher… Lui faire mal… Lui faire du bien… Je voudrais l'étrangler de mes mains, sentir sa vie partie petit à petit. Le pire dans tout ça, c'est que je mettrais fin à ma vie juste après... je serais prêt à mourir pour elle. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment. Je voudrai la haïr et je ne peux pas. »

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Elle était là, appuyée contre un mur et pester dans sa barbe. Je me plantais alors devant elle, un sourire sarcastique sur les lèvres « T'as dit quelque chose, sang de bourbe ? ». Elle sursauta et leva son visage vers moi. Ses yeux ambrés semblèrent me jeter des "avada kedavra", comme toujours. « Ce n'est pas parce que je fais vibrer mes cordes vocales que mes paroles sont adressées à toi Grimley, cesse de te prendre pour le centre du monde ! » Ses paroles sèchent ne firent qu'accentuer mon sourire narquois alors qu'ils me frappaient en plein coeur. « Mais c'est qu'elle s'énerverait ma petite Poufsouffle ! » Je m'approchais un peu plus d'elle. Dommage, elle n'a peu eu le temps de prendre sa baguette, j'avais déjà la mienne pointée sur elle. « Je suis venu ici pour prendre une paire de gants en peau de taupe… Je n'ai pas envie de poser mes mains par mégarde sur quelqu'un comme toi ! » A en voir son regard blessé, je sus que mon attaque avait porté son coup. Maintenant, mes dents blanches pouvaient se voir tellement mon sourire était grand; tout comme cette plaie dans mon coeur. Sans ménagement, je l'attrapais par le bras, avec justement mon gant. « Tu es tellement sale…. Comment peut-on avoir envie de te toucher ? » « Ne t'inquiète pas Grimley, je ne poserai jamais ma main sur toi, sauf si je dois te tuer et que je n'ai pas d'autre choix que de te toucher pour le faire ! Tu me dégoutes… » Ma poigne se fit alors plus forte. Elle grimaça de douleur mais je ne la lâchais toujours pas. Je m'approchais encore un peu plus d'elle, nos visages n'étaient séparés que de quelques centimètres maintenant, et je lui soufflais: « Tu vas regretter le ton sur lequel tu me parles… » Sans ménagement, je la poussais et sa tête heurta le mur avec violence. Je vis alors ses larmes monter doucement. Je la voyais essayer de rester forte, mais douleur se faisait tellement forte que finalement, quelques larmes coulèrent. Des larmes de douleur et de honte. Sans un sourire, sans un commentaire, je la regardais froidement avant de reculer. Doucement, je sentis de l'eau tomber sur ma peau. Il se mettait à pleuvoir. Je la regardais pleurer doucement, restant totalement de marbre face à ses larmes. Je semblais perdu dans mes pensées. « Je ne peux pas te toucher. Je ne peux pas sécher tes larmes parce que je ne peux pas m'abaisser devant toi, je ne peux pas t'aimer devant les autres. Je ne veux pas que tu saches que je t'aime. Je sais que tu ne m'aimeras jamais. Je veux devenir celui qui t'obsède. Je hais que tu me déteste. Mais je préfère ta haine à ton indifférence. Je ne peux pas caresser ta peau, sécher tes larmes, mettre mes mains sur toi. J'ai peur que ça me rende trop fou. Trop fou de toi. » Je finis par m'éloigner avec mes amis, sans jeter un regard en arrière. Et puis... « GRIMLEY ! » Je m'arrêtais alors, mais je ne me retournais pas. Je serrais mes poings « Elle va se taire cette... » « GRIMLEY ! » Finalement, je me tournais suite à son cri plus aigu. Elle était debout, appuyée contre ce mur, un mince filet de sang coulant sur son visage, et ses yeux me montraient à quel point elle me méprisait. J'avais envie de bouger, mais je restais fixe tandis que mon coeur battait à la chamade. Et tout semblait alors se passer au ralenti. Je voyais ses lèvres bouger, j'avais envie de fuir pour ne pas l'entendre dire ce qu'elle voulait me dire. Mais je ne pouvais pas, je ne devais pas perdre la face devant cette jeune femme impertinente. Je ne pouvais que lui tenir tête. Car personne ne devait savoir et surtout pas elle.

« JE TE HAIS ! »

C'était sortit, comme ça. Elle l'avait dit. Une fois de plus. Je sentis une étrange douleur à l'intérieur de moi-même ; une de celle qu'elle était la seule à me procurer. J'étais simplement dans un état déplorable, je souffrais, j'avais mal à en crever, tout ça à cause de quelques mots qu'elle avait prononcer au hasard. Et brusquement, une haine intense m'envahis, prenant possession de mon être, s'insuffla dans mon coeur. Qui était-elle pour avoir une telle emprise sur moi? Pour me faire si mal sans même me toucher? Doucement, un seul mot murmuré franchit mes lèvres: « Crèves. »