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 Evodia ✤ Une rencontre fortuite

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MessageSujet: Evodia ✤ Une rencontre fortuite   Evodia ✤ Une rencontre fortuite I_icon_minitimeDim 7 Oct - 13:51

Evodia ✤ Trystan
Est-ce un tour du destin ?


Le repas du soir venait de se terminer et Trystan n'avait pas tardé à se retrouver dans sa chambre afin de chercher la lettre qu'il avait rédigé. Cette lettre s'adressait à sa mère et accessoirement à son père. À vrai dire, son père était beaucoup plus libertin concernant son fils que sa mère qui elle était beaucoup plus dépendante. Celle-ci lui écrivait toutes les semaines sous la demande de Trystan. Non pas qu'il demandait un courrier aussi régulier, non, celui-ci a tout simplement demandé à sa mère de réduire. En effet, sa génitrice lui envoyait depuis sa première année à Poudlard, une lettre par jour. Oui par jour ! Au départ, cela lui faisait du bien, trouvant du réconfort dans les mots de celle qui lui porte le plus grand des amours, mais arrivé à sa troisième année, cela n'était plus possible. Il avait réussi à réduire à tous les trois jours et cette année il avait réussi à négocier une fois par semaine, peut-être que pour sa dernière année il arriverait à en avoir une toute les deux semaines ? Néanmoins, ses lettres toujours accompagnées d'un présent comme des cookies fait maison ou autres petits cadeaux lui faisait du bien. Il pouvait avoir des conseils et surtout il pouvait avoir un point de repère même à distance. Trystan aimait sa mère et c'est bien pour cette raison qu'il prenait soin de lui répondre le jour même où il recevait ses lettres.

La missive dans la main, le jeune Poufsouffle se hâta d'aller à la volière histoire d'expédier cela et de retourner auprès de ses amis dans la salle commune. Marchant activement à travers les couloirs, grimpant les escaliers à la hâte, Trystan ne s'attendait pas à retrouver une vieille connaissance pile au même moment et au même endroit. Poudlard était grand et pourtant... Debout dans l'encadrement de l'entrée il la fixait. Elle était de dos et il était clair qu'elle n'allait pas tarder à se retourner. Rien ne l'empêchait de faire demi-tour le temps qu'elle parte mais ses jambes ne répondaient plus. Peut-être avait-il attendu ce genre de confrontation depuis un moment ? Ou finalement, peut-être était-il enfin prêt à la vivre ? Qu'importe, il était trop tard pour s'enfuir à présent... « Euhm. Salut... » Se hasarda-t-il, face à face. Mais ce visu le dérangeait, alors il avança dans la volière, à l'extrémité si possible pour prendre son hibou habituel. Finalement, il aurait peut-être dû faire demi-tours...
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Evodia Caulfield

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MessageSujet: Re: Evodia ✤ Une rencontre fortuite   Evodia ✤ Une rencontre fortuite I_icon_minitimeDim 7 Oct - 15:20




it's time to make a start to get to know your heart
and you will see my shadow
Le bruit de ta plume gratte le parchemin de ton écriture fine et italique, et alors que tu t’apprêtes à y porter ton point final tu soupires en regardant les flammes de la cheminée de la salle commune dansaient fiévreusement d’une chaleur qui te ramène à ton enfance. Ta lettre est destinée à l’attention d’une personne qui a traversé avec toi les fondements de l’enfance avant que vous n’affrontiez seuls chacun de votre côté la route de l’adolescence et des études. Ton destinataire avait-il une simple petite idée de ton identité ? Et que finalement tu ne l’as pas complétement abandonnée ? Tu n’aurais jamais pu faire ça toi la douce et attentionnée Evodia. Tu encore les mots de tes proches ne cessant de te dire au combien ta tendresse et ta gentillesse auront raison de toi, mais c’est unique ton être beaucoup trop humble qui prend le dessus. Reposant la plume sur la table en chêne, tu fermes soigneusement l’enveloppe avant de la glisser dans la poche intérieure de ta cape, et de quitter la salle commune des aigles que tu fréquentes pour la septième année désormais. Du haut des grands escaliers capricieux et imprévisibles tu perçois néanmoins encore le bruit des derniers étudiants venant tout juste de se restaurer. Ils montent les marches une à une en rigolant d’un rire insouciant et amical, ce qui malgré tout à tendance à te pincer légèrement le muscle vital à tout homme sur terre. Le cœur à des raisons peu louable d’offrir le bonheur car l’angoisse fait d’ordinaire un bien meilleur travail. Ton chemin en direction de la volière ne te prend que très peu de temps, et t’attarder au dehors en cette nuit n’est pas réellement dans tes souhaits quand bien même tu apprécies le bien être de la nuit et son calme reposant. Les alentours t’apparaissent comme déserts, une question de logique surtout vu l’heure et la période de la saison, mais cela ne t’empêcheras de te rendre en ce lieu où la missive qui repose dans ta poche doit trouver son point de chute, et cela entre les mains de celui à qui tu avais fait une promesse. Ainsi, une fois devant la porte de la volière tu la pousse avec lourdeur laissant un lourd fracas se refermer derrière toi. De manière tout à fait instinctivement tu scrutes le plafond de la tour qui se reflète par la nombreuse présence des rapaces qui un peu plus haut forme un concentré de couleurs variant du clair à la pénombre d’une nuit nocturne manquant cruellement de lumière. Mais la présence des étoiles au travers des fenêtres offre une nette clairvoyance propice à la direction sans le moindre mal. Tu esquisses un sourire discret aux commissures de tes lèvres avant de te tourner en direction de la première fenêtre du bas. Ton attention semble captivait par le hululement d’un hibou qui au loin vole droit en ta direction et alors tu fronces les sourcils et tu parviens sans le moindre mal à reconnaitre le hibou de ton père venant t’apporter un message sans doute. Alors le Grand-Duc se dépose avec une élégance nouvelle sur l’avant-bras que tu lui tends. Ta main gauche lui caresse affectueusement le sommet de son petit crane alors qu’il cherche le bout de tes doigts pour les mordiller affectueusement. Tu souris et soudainement une voix coutumière t’arrache à ta réflexion passagère. Tu te retournes pour faire à ton interlocuteur légèrement surprise – mais pas tant que cela – de te retrouver en face de ton meilleur ami d’enfance, celui envers lequel le terme confidence n’avait aucune limite, ni aucune entrave à votre amitié. Tes prunelles s’attisent alors à tirer vers le sol, car leur rencontre et un hasard et comme tout le monde le sait ce dernier régit la plupart de nos faits et gestes. « Cela faisait longtemps … ». Tu reportes ton attention sur Trystan tandis que celui-ci semblait prendre ses distances. Tu ne pouvais lui en vouloir après tout, il avait tous les droits. Le rapace sur ton avant-bras ne cesse de tourner la tête avec méfiance et tu reconnaissais bien là le fidèle animal nocturne de ton paternel. Un ami fidèle, tu espérais toujours que ton camarade d’autrefois le resterait.
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MessageSujet: Re: Evodia ✤ Une rencontre fortuite   Evodia ✤ Une rencontre fortuite I_icon_minitimeDim 7 Oct - 17:40

Evodia ✤ Trystan
Est-ce un tour du destin ?


Les vestiges du passé avaient comme un goût amer alors que Trystan trônait devant la jeune femme préalablement au dos. Alors qu'il était debout, celui-ci fit un bond dans le passé, se revoyant enfant, s'amusant avec une jolie tête blonde, douce et souriante, empreinte de gentillesse et de bonté. Sa meilleure amie, la seule et l'Unique, celle pour qui il aurait probablement tout donné et celle qui finalement l'avait lâchement abandonné. Elle qui connaissait que trop bien sa réserve, son habitude de se mettre à l'écart, sa difficulté à aller vers les autres n'avait pourtant fait aucun pas vers lui à son arrivé à Poudlard. Cette réalité lui parvenait en plein visage alors qu'il n'avait pas bougé d'un pouce. Elle l'avait abandonné, elle qui était si parfaite, si avenante n'était pourtant pas revenu vers lui. Trystan n'avait jamais compris cela et pourtant il s'y forçait car la réalité ne lui donnait plus le choix. Ce retour au passé qui lui avait semblait durée des heures n'avait en fait duré que quelques secondes. La rancoeur qu'il éprouvait depuis six ans était toujours aussi présente malgré le fait qu'il ait trouvé sa place dans cette école si précieuse à ses yeux. Le manque d'Evodia dans sa vie s'était toujours fait sentir. Comment retrouver une confidente, une personne à qui on dit tout alors qu'on a perdu celle qui avait ce rôle ? Pourtant, malgré tout le mal qu'elle lui avait fait, il ne pouvait faire demi-tour, partir l'air de rien. Il voulait y faire face au moins une face. Après tout, le jeune homme ne pouvait pas fuir éternellement. Il ne pouvait ignorer plus longtemps et même s'il savait qu'il regretterait ce contact, cette prise de parole, il savait au fond de lui qu'il devait le faire.

Leurs regards se croisèrent brièvement et cela eut le don de le gêner au plus au point. Ne supportant pas ce petit rapprochement, Trystan prit ses distances en rejoignant l'extrémité de la volière où se trouvait pour son plus grand bonheur son hibou fétiche qui le reconnaissait sans mal. S'approchant de lui, il cajola doucement l'animal, encaissant la prise de parole de la blonde. « En effet... » Répondit-il plus pour lui que pour elle, mais le silence beaucoup trop pesant selon le Poufsouffle permettait parfaitement d'entendre le son de sa voix. À vrai dire, il ne savait pas du tout quoi dire. Il ne voulait plus réellement lui parlait alors que ce besoin était né en entrant et en la voyant de dos. Mais il ne pouvait plus se dérober, il n'y avait plus qu'à prier pour qu'elle, elle le fasse... Osant à nouveau un regard vers elle, Trystan déglutit. Il n'était pas le genre de gars sûr d'eux, non, il ne le serait même pourtant jamais et même s'ils se connaissaient tous deux depuis toujours, cette coupure de plusieurs années ne lui permettait plus d'être familier envers elle. Un simple "tu vas bien" pourrait pourtant suffire et pourtant il ne souhaitait pas poser la question car poser la question sous-entendrait qu'il désirait lui parler, converser or ceci n'était pas vrai... Ou du moins pas entièrement. Tirailler et partager, Trystan leva les yeux vers les étoiles, cherchant leur réconfort mais également leurs réponses.
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MessageSujet: Re: Evodia ✤ Une rencontre fortuite   Evodia ✤ Une rencontre fortuite I_icon_minitimeLun 8 Oct - 18:46




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Les harpes du vent sonnent un écho contre le verre des vitres qui claquent à un rythme redondant et éclabousse le bas de la volière d’un froid surprenant pour cette fin de mois. Ce froid te rappelle sans le moindre doute que comme lui tu penses à cette amitié qui commence doucement mais certainement à geler sur place. Seulement quelque part au plus profond de ton cœur, tu continues à croire en ce lien amical si fort et si complice. En espérant peut être que le temps qu’ils vous restent à partager rentrera en ligne de compte dans sa vision des choses. Dans sa vision du vécu, ton meilleur ami d’autrefois doit se sentir à la fois trahit et laisser pour compte alors que là ne demeure pas tes intentions et ne l’ont jamais été. Voilà six années que pour lui la tranche du dialogue est rompu, mais voilà six années autour desquelles tu lui as écris de nombreuses lettres une à une en sachant sans le moindre doute – quelques temps après – que ton correspondant demeurait ni plus ni moins que celui qui avait accompagné tes pas durant la période de l’enfance. Soudainement cette lettre que tu lui as écrite quelques heures plutôt pèse lourdement au fond de la poche de ta cape de sorcière. Elle semble peser des tonnes en regrets et en souvenirs également. Des vestiges antérieurs que tu n’oublierais jamais car chacun d’eux ont forgés ton existence actuelle. Tu avales alors difficilement ta salive à l’entente de sa voix glaciale et teintée de rancune qui transpire la douleur de la perte et de la confiance. Son timbre de voix a changé, tu peux le sentir au son de ton ouïe et cela te fais l’effet d’une douche froide. La chute parait alors terrible mais tu ne montres rien car tu tiens à ne rien laisser passer de tes émotions quand bien même cela te coûte énormément. Tu mords ta lèvre inférieur – signe que tu n’aimes pas la tournure que prend cette discussion déjà vouée à l’échec – mais tel un roseau tu te courberas mais jamais tu ne rompras. Tu serres alors ton poing gauche si fermement pour contenir ta colère que tes jointures blanchissent. Le grand-duc toujours docilement dressé sur ton avant-bras tourne sa petite farouche en ta direction avant de te mordiller une dernière le bout des doigts – de façon tout à fait affectueuse – et s’envoler par-là fenêtre qui laissait encore passer une brise glaciale. Tu toises alors le rapace jusqu’à son apogée de vol, jusqu’à ce qu’il ne forme plus qu’un simple petit point noir dans le ciel nocturne aux nombreuses étoiles. Ces dernières, tu les observes avec cette douceur qui t’as été donnée naturellement à la naissance et tu baisses lentement la tête avant de t’autoriser une œillade furtive au jeune Poufsouffle qui contemple à son tour les étoiles. Tu soupires face à la suite de ce dialogue qui n’avance pas mais qui mérite tout de même de explications d’un côté comme d’un autre. De manière instinctive du sort la lettre celle que tu as écrite de ta main et tu te diriges vers lui en saisissant sa main avant d’y déposer la fameuse lettre. « Là. Tu penses que j’ai abandonné notre amitié et tu peux si tu le désires tout me mettre sur le dos, mais avec ça tu te rendras vite compte que je ne t’ai jamais laissé une seule seconde. ». Ta réplique était d’un stoïcisme déroutant mais d’un ton catégorique qui malgré tout n’avait pas été aussi dur que tu l’aurais souhaité. Tu respires en deux temps pour calmer la petite dose d’angoisse qui dépasse les frontières de ta maitrise intérieure. Il était temps de lever le voile, car une fois de plus le hasard comme des autres, se sont joués de toi.
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