Il passe une main dans ses cheveux, caressant par le même fait la repousse légère qui s’y trouve. Autour de lui, la marre d’élève se fraie un chemin au travers des couloirs, sortant tout juste du déjeuner. Joachim ne peut s’empêcher de chercher Hope ou alors Dahlia du regard dans l’espoir d’y trouver une onze de repère, sans succès. Un soupir se glisse entre ses lèvres et il se faufile jusqu’à mur, continuant sa surveillance. Avançant dans les couloirs sans se soucier de lui, les étudiants papotent d’une voix assourdissante et lui accordent le début d’un mal de tête. Le concierge fronce des sourcils alors qu’il en observe certain bien plus problématique que les autres. Des noms lui viennent en tête; certainement pas ceux des plus sages. Un sourire prend place sur ses lèvres qu’il aperçoit Lucas, Herman et Blue au milieu de la foule. Il ne peut que répondre au sourire espiègle de Lucas et à celui plus doux de la jeune femme. « hého, range ce truc, Lucas ! » Le rire de l’adolescent s’élève dans le brouhaha et Joachim lève les yeux au ciel avant de porter son attention sur le reste de la foule.

Lentement, la foule ne cesse de diminuer, le bruit ambiant laissant place à un bruit plus supportable. Laissant quelques regards plutôt lourds d’apparence aux retardataires qui passent sous ses yeux en courant, Joachim retient tant bien que mal un rire, puis part en direction des escaliers pour se rendre à son bureau. Se détachant à peine du sol, ses boots ne cessent de faire ce léger bruit de frottements répétitifs dont il ne parvient pas à se détacher malgré les années qu’il prend. Le bruit détend ses membres et lui donne un souffle plus léger, gardant les battements de son cœur au plus calme. Pour lui, ce n’est qu’une douce musique lui montant aux oreilles, toujours présente à ses côtés, et l’aidant à garder une certaine onze de concentration. Montant les escaliers en courant – encore une habitude dont il ne peut se défaire, encore plus à Poudlard – il parvient enfin au second étage. Derrière lui, cap’taine pirate essaie tant bien que mal de suivre la cadence, commençant certainement à être trop âgé pour tant de sport. Lui lançant un regard de biais, Joachim lâche un rictus et se penche, le prenant dans ses bras. Les quelques retardataires qui peuplent le couloir en profitent pour fuir à grande enjambées.

Déstabilisé, l’animal gigote un instant dans ses bras avant de s’accrocher fermement à son épaule, y plantant profondément ses griffes. Serrant des dents, Joachim essaie pendant quelques secondes de le faire lâcher prise, mais cap’taine semble bien ancré. Soupirant lourdement, il finit par se redresser, gardant le chat noir contre lui. Un frisson le traverse alors qu’il croise un regard qui ne lui plait pas particulièrement ; Abraxas. Il lui faut un moment pour reprendre contenance et stopper le frisson qui lui traverse la nuque. L’adolescent lui procure toujours une sensation de malaise, peu importe la situation. Il lui est impossible de supporter son regard plus que quelques secondes. « Tu devrais être en cours. Ton professeur doit t’attendre. » Portant son regard sur son chat qui l’observe d’un air assassin, Joachim lui procure une caresse et continue son chemin. Il lance pourtant un dernier regard à l’étudiant en passant à côté de lui pour lui lancer un avertissement. « La prochaine fois, t’auras droit à plus gros qu’un avertissement. » Accélérant le pas sans s’en rendre totalement compte, Joachim ne peut retenir une grimace sur ses traits en sentant le regard du blond lui bruler dangereusement le dos – ou plus bas peut-être, mais cela, il préfère ne pas y penser. Joachim n’avait jamais eu de réel préjugé sur les homosexuels – ou sur quoi qu’il soit, en fait – mais Abraxas… non, il ne pouvait tout simplement pas arriver à le supporter. Depuis le premier jour, il ne cesse de lui faire des charmes, des sous-entendus à peine dissimulés, et peu importe les multiples tentatives de Joachim pour qu’il stoppe, le blond ne cessait toujours pas.

Un bref soupir de soulagement quitte ses lèvres alors qu’il tourne au détour d’un couloir, disparaissant enfin de sa vue. La patte de cap’taine pirate se collant contre sa joue le coupe dans ses pensées. Tournant les yeux vers lui, Joachim le dévisage en silence alors que l’animal miaule longuement, comme pour lui dire quelque chose. « N’importe quoi. Stupide chat cyclope » Face à l’insulte, le chat gesticule un instant dans ses bras, manquant de près de lui donner un coup de griffe. « hého, sois pas si susceptible ! » Un rire le prend et reprenant sa marche, il atteint enfin après quelques minutes son bureau. D’instinct, ses membres se détendent alors qu’il referme la porte derrière lui. Le concierge laisse glisser son chat au sol avant de se rendre jusqu’à son tourne disque, y déposant un disque et envahissant la pièce d’une musique entrainante. Ses yeux se ferment alors qu’il profite de la musique, puis s’ouvrent et se glissent vers les multiples dossiers qu’il lui reste à remplir. Il soupire un moment, chercher une autre occupation, puis finit par prendre place sur sa chaise. Vieille habitude, son regard cherche une autre occupation dans la pièce comme dernier recours, et un sursaut le prit. « Bordel de merde ! » Adossé à la porte, Abraxas.

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